Stress Vicariant, secondaire et traumatique


  Les notions de stress vicariant, stress secondaire et stress traumatique désignent des types de stress liés à des événements
  difficiles ou traumatisants, mais elles diffèrent par leurs causes, leurs mécanismes et leurs impacts.
  Ces formes de stress sont souvent rencontrées par les professionnels travaillant dans des contextes de souffrance humaine
  (soignants, travailleurs sociaux, pompiers, policiers, etc.), mais elles peuvent aussi concerner toute personne exposée
  à la détresse des autres ou confrontée à des situations traumatiques.

  Le stress vicariant concerne les personnes qui, dans leur travail ou dans leur vie, sont amenées à écouter ou accompagner
  des personnes ayant vécu des événements très difficiles.
  Par exemple, un psychologue, un travailleur social, un infirmier ou un avocat peut être régulièrement exposé à des récits
  de violences, de maltraitance ou de perte.
  À force d'être confronté à cette souffrance, souvent de façon répétée, la personne peut finir par ressentir elle-même un mal-être
  profond.
  Sans avoir vécu le traumatisme, elle en porte les effets de manière indirecte.
  Cela peut se traduire par une fatigue émotionnelle, une perte d'élan, une difficulté à se montrer empathique ou bien encore
  par des pensées intrusives liées à ce qu'elle a entendu.
  Il arrive aussi qu'un sentiment d'impuissance ou de pessimisme s'installe, comme si tout devenait trop lourd.
  C'est une forme d'usure de l'empathie qui peut toucher des personnes très investies et bienveillantes, mais qui ne trouvent plus
  le moyen de se protéger intérieurement.

  Le stress secondaire, lui, se développe plutôt lorsqu'on est très proche d'une personne qui a vécu un traumatisme.
  Il peut s'agir d'un conjoint, d'un parent, d'un enfant, d'un ami, ou même d'un professionnel très impliqué.
  Ce qui distingue ce type de stress, c'est l'intensité du lien affectif et la proximité émotionnelle.
  Quand on aime quelqu'un, ou qu'on se sent très concerné par sa souffrance, il est naturel de vouloir l'aider, de le soutenir.
  Mais à force d'être exposé à cette douleur, on peut finir par l'intégrer inconsciemment, comme si elle devenait aussi la nôtre.
  On parle alors de contamination émotionnelle.
  Cela peut entraîner un épuisement, des troubles du sommeil, une tristesse persistante, de l'irritabilité ou encore des symptômes
  proches de ceux du traumatisme, comme des cauchemars ou des flashs liés à ce que l'autre a vécu.
  Ce stress peut également altérer la capacité à gérer ses propres émotions, comme si l'on était débordé de l'intérieur.

  Enfin, le stress traumatique, souvent appelé trouble de stress post-traumatique, concerne les personnes qui ont elles-mêmes
  vécu ou assisté à un événement traumatisant : un accident grave, une agression, une guerre, une catastrophe naturelle,
  ou toute situation perçue comme une menace directe pour soi ou pour autrui.
  Ce type de stress provoque un bouleversement profond.
  Il n'est pas toujours visible de l'extérieur, mais il s'impose dans la vie intérieure de façon durable.
  La personne peut revivre l'événement sous forme de flashs, de cauchemars, de sensations physiques ou d'émotions intenses.
  Elle peut aussi éviter tout ce qui rappelle ce qu'elle a vécu, devenir hypervigilante, se refermer sur elle-même ou ressentir
  un engourdissement émotionnel, comme si plus rien ne parvenait à l'atteindre.
  Ce stress est une réaction normale à une situation anormale, mais il nécessite souvent un accompagnement pour retrouver
  un sentiment de sécurité.

  Chacune de ces formes de stress peut être difficile à vivre, mais il est important de rappeler qu'elles sont connues, comprises
  et qu'il existe des moyens d'en sortir.
  Ce n'est pas un manque de force ou bien de volonté : c'est un signal que le corps et le psychisme envoient pour dire qu'ils sont
  surchargés.
  En parler, être écouté, se faire accompagner par un professionnel peut permettre de mieux comprendre ce qui se passe en soi,
  de mettre des mots sur son vécu, et petit à petit, de retrouver un équilibre plus apaisé.


Synthèse


      Stress vicariant

      ~ L'impact de l'exposition indirecte à la souffrance
      ~ Le stress vicariant survient lorsqu'une personne, généralement un professionnel, est exposée de manière répétée aux récits
          ou témoignages de traumatismes vécus par autrui.

      Origine :
      Le stress vicariant provient d'une exposition indirecte aux traumatismes, par l'écoute ou le suivi des personnes traumatisées.
      Par exemple, un psychologue qui accompagne des patients ayant vécu des violences graves peut développer ce type de stress.

      Mécanisme :
      L'exposition prolongée et répétée aux récits de souffrance peut provoquer une empathie excessive, où l'aidant "absorbe"
      émotionnellement la douleur de l'autre, ce qui affecte son équilibre mental.

      Symptômes :
      Fatigue émotionnelle.
      Perte de motivation ou d'empathie (risque de burnout).
      Pensées intrusives liées aux récits entendus.
      Sentiment d'impuissance ou de pessimisme généralisé.

      Professionnels concernés :
      Thérapeutes, soignants, travailleurs sociaux, avocats spécialisés dans les violences, etc.

      Différence clé : Le stress vicariant se développe principalement chez ceux qui écoutent ou soutiennent les récits traumatiques
      d'autrui, sans avoir vécu eux-mêmes le traumatisme.

      Stress secondaire

      ~ La transmission émotionnelle de la détresse
      ~ Le stress secondaire est une réaction émotionnelle et psychologique face à la détresse ou au traumatisme
          d'une autre personne.
          Il implique une identification forte à la souffrance de l'autre.

      Origine :
      Ce type de stress découle du fait de vivre proche d'une personne traumatisée ou de travailler à son contact.
      Par exemple, un parent ou un conjoint soutenant une victime de traumatisme peut développer un stress secondaire.

      Mécanisme :
      L'empathie profonde et le lien émotionnel avec la personne traumatisée entraînent une contamination émotionnelle,
      où les souffrances de l'autre affectent directement le bien-être mental de l'aidant.

      Symptômes :
      Épuisement émotionnel et compassionnelle.
      Irritabilité ou tristesse inexpliquée.
      Symptômes similaires à ceux du trouble de stress post-traumatique (TSPT), comme des cauchemars ou des flashbacks
      liés aux récits traumatiques.
      Diminution de la capacité à gérer ses propres émotions.

      Populations concernées :
      Les proches des victimes de traumatismes ou les professionnels impliqués dans leur prise en charge.

      Différence clé : Le stress secondaire survient principalement dans le cadre d'une relation étroite (familiale, amicale
      ou professionnelle) avec une personne traumatisée, où l'aidant "adopte" involontairement la charge émotionnelle de l'autre.

      Stress traumatique

      ~ L'exposition directe à un traumatisme
      ~ Le stress traumatique, également connu sous le nom de trouble de stress post-traumatique, est une réaction prolongée
          à un événement traumatisant vécu directement ou observé de manière choquante.

      Origine :
      Le stress traumatique résulte d'une exposition directe à un événement perçu comme menaçant pour la vie
      ou l'intégrité physique/psychologique, comme une agression, un accident grave, une guerre ou une catastrophe naturelle.

      Mécanisme :
      L'événement traumatique dépasse les capacités habituelles d'adaptation de l'individu, provoquant un choc émotionnel durable.
      Le cerveau reste "bloqué" sur l'événement, entraînant une réactivité accrue et des souvenirs intrusifs.

      Symptômes :
      Flashbacks ou reviviscences de l'événement.
      Cauchemars récurrents.
      Hypervigilance ou réactions de sursaut excessives.
      Évitement des lieux, personnes ou situations rappelant le traumatisme.
      Engourdissement émotionnel ou dépression.

      Populations concernées :
      Toute personne ayant vécu ou assisté à un événement traumatique.
      Les militaires, les victimes d'agression ou de catastrophes naturelles sont souvent touchés.

      Différence clé : Le stress traumatique concerne une exposition personnelle directe à un traumatisme grave,
      contrairement au stress vicariant ou secondaire, qui sont des réactions indirectes.

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Vendredi 11 Juillet 2025
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